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Ambroise MONOD
forgeron du Récup'Art


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Il ya des (saintes) familles qui portent bien leur nom. La dynastie des MONOD est de celles-là: elle compte des êtres singuliers et attachants, uniques en leur genre.

Ces dernières années, le plus connu d'entre eux fut certainement le professeur Théodore Monod, immense savant et grand humaniste, qui vient hélas! de nous quitter.

Mais revenons à de plus joyeuses pensées en nous tournant vers la descendance, et plus précisemment vers Ambroise, qui ramasse les artefacts déchus de notre civilisation, comme son père collectionnait les spécimens naturels, mais pour un autre usage: la création d'un monde imaginaire dont les habitants ont été en quelque sorte sauvés par le RECUP'ART.

Pour bien comprendre l'oeuvre sculpturale d'Ambroise, et le mot en question, il faut se tourner vers l'Afrique. C'est à Dakar, où son père dirigeait l'IFAN, que l'artiste a passé les 18 première années de sa vie. L'influence de la créativité sénégalaise et de l'ingénieuse utilisation que font les africains des matériaux de récupération a été déterminante.

Un troisième aspect du parcours d'Ambroise éclaire la naissance de cet art fondé sur le recyclage esthétique: en effet, le concept est né en 1967, alors qu'il était aumônier universitaire protestant de la bonne ville de Strasbourg. Comme il le dit lui-même, le temps était à la contestation de la civilisation marchande, et la première expo de Récup'Art fut un acte collectif estudiantin où des matériaux offerts par les rebuts de la société servirent à tenter des assemblages.

Depuis lors, fidèle à lui-même, Ambroise Monod a développé ce concept qui est surtout une pratique (et vice-versa). Outre ses recherches personnelles, pour lesquelles il s'est longtemps approvisionné comme membre des Anges Du Bitume, c'est à dire en glissant sur les trottoirs parisiens avec ses patins à roulettes, à la recherche d'une poubelle miraculeuse, d'un débarras de choix, outre ses recherches donc, l'artiste a organisé bon nombre d'intervention conviviales, d'ateliers collectifs faisant appel à l'imagination populaire et aux matériaux des meilleures décharges et ferrailles indigènes.

Avec un sens de l'humour particulier, Ambroise a déposé le mot Récup'Art en 1976 à l'Institut National de la Propriété Industrielle...pour éviter qu'il soit récupéré par toutes sortes de gens, et à commencer par les institutionels, les "officiels" de l'art.

«Il s'agit d'empêcher que l'idée Récup'Art ne devienne un bien, et de faire en sorte qu'il demeure une question.»

Pour vous faire une idée de la question, pour savoir si cette question est un bien, ou pour vous faire du bien sans vous poser de question, ne ratez pas les expos d'Ambroise Monod. En particulier, celle organisée tous les ans à la GALERIE GRAPHES, 3 rue de Buci, Paris 6e.


un petit zoom sur Ambroise MONOD



le site du RECUP'ART
 

texte, photos et vidéo © Christian Lavigne, 2000-2001