Ce styliste de 40 ans, aux "idées d'ailleurs", a débuté sa carrière artistique par la danse, mais a toujours été passionné par la mode. Après avoir obtenu les diplômes de l'école FORMAMOD et de l'Académie de la Mode et des Arts Appliqués, il passe 5 années en Allemagne où il prefectionne sa technique. En 1991, Tony william's commence véritablement son travail de recherche sur le vêtement, avec l'idée originale de combiner la rigueur géométrique au dévoilement sensuel des courbes féminines.

Il est remarqué par le fameux mannequin de Virgin, l'opulente (et regrettée) Anne Zamberlan, qui participe à ses premiers défilés, consacrés aux femmes fortes.

En dessinant ses modèles, le styliste affirme penser "aux générations à venir", imaginer "l'esprit du futur". Il crée des vêtements structurés, avec force trous et découpes, des vêtements à géométrie variable que des fermetures-éclair transforment en puzzles à modifier selon l'humeur et le moment.

Ce jeu de construction, de déconstruction et de reconstruction s'adresse plutôt aux femmes branchées de tous âges, qui forment l'essentiel de sa clientelle. Mais Tony William's a aussi créé des modèles pour les hommes et les enfants.

Depuis environ 1 an, le styliste s'est tourné vers la lingerie, après avoir suivi une formation spécialisée. Ses créations, en vinyle, skaï, lin et lycra, sont résolument sexy, voire provocantes. "Un jeune créateur doit savoir se démarquer", dit-il. Sans doute a-t-il raison, puisque les médias s'intéressent de plus en plus à son travail, qu'il veut de plus en plus rare et raffiné.

Tony travaille avec sa femme, qui s'occupe de la promotion de sa marque (déposée). Il a tenté l'expérience d'une boutique, abandonnée pour cause de charges trop lourdes. Il envisage maintenant la vente sur Internet (avec l'aide de Toile Métisse), tout en exprimant ses craintes d'être copié. En effet, voici 2 ans, il avait créé une robe en n'utilisant que des cartes téléphoniques, et cette idée avait été fâcheusement "reprise" sans son accord.

Mais le styliste conclu qu'il faut "toujours avancer, toujour être présent avant les autres, en perfectionnant sans cesse son propre style."