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L'équipe française de Toile Métisse impliquée
dans la création du Club Mulimédia est arrivée à
Bamako le mardi 23 novembre 1999. Elle est composée de Christian
Lavigne (écrivain et artiste multimédia), de Jean-François
Bonnet (ingénieur informaticien), et de Salimata Lavigne-Traoré
(assistante et traductrice). Cette équipe a retrouvé au Mali
son représentant Check Sow (peintre et infographiste), ainsi que
ses partenaires Eric Stevance (AFRIBONE) et Yves de la Croix (CCF). Jean-François
Bonnet a pour mission l'installation et la mise au point technique du Club.
Nous avons apporté avec nous plus de 350kg de fret en matériels
informatiques: 10 PC, une imprimante, un scanner, un appareil photo numérique,
un hub ethernet, et divers consommables. Le Québécois Daniel-Jean
Primeau (sculpteur et artiste multimédia) nous rejoindra une semaine
plus tard. La compagnie Air France s'est associée à notre
projet en réduisant nos frais de transport aérien. |
Les locaux d'AFRIBONE, un des principaux fournisseurs d'accès
Internet au Mali, sont situés au centre ville, dans l'un des rares
"immeubles à étages". On peut dire que la ville est une sorte
d'immense village coupé en deux par le fleuve Niger, aux routes
cahotiques et empoussiérées par la latérite. Un vaste
désordre habilement chorégraphié y règne à
toute heure. On a oublié le nom du chorégraphe, mais les
danseurs sont nombreux, pourvus de mille accessoires inattendus. |
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À la tombée du jour, vers 18H, le ciel
brumeux de la ville rougeoit d'un beau soleil couchant: les nuages prennent
alors les couleurs d'ocre de la terre. |
Jean-François Bonnet dans la "salle des machines" d'AFRIBONE,
qui propose aussi des formules de radio-modem étant donné
l'état du réseau téléphonique classique. Pour
mémoire, on compte 1 téléphone pour 1000 habitants
au Mali. |
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L'activité artistique la plus immédiatement perceptible
de Bamako est sans doute celle des musiciens, qu'ils soient traditionnels
(griots) ou "de variété" (musique ethnique modernisée).
Mais le rythme et la chanson qui ne nous réjouissent absolument
pas sont ceux des douanes malienne, qui, bien que prévenues de notre
arrivée, n'ont absolument rien fait pour nous faciliter la tâche.
C'est ainsi que notre matériel reste consigné à l'aéroport,
et que commence pour nous un véritable parcours du combattant (culturel)
à l'intérieur d'un labyrinthe administratif et relationnel
propre à décourager les meilleures volontés. Fort
heureusement, quelques personnalités recommandables nous guident,
et Madame Aminata Traoré, Ministre de la Culture, nous offre son
appui. 10 jours plus tard, nous n'avons toujours pas récuppéré
notre matériel. Allons-nous devoir le réexpédier en
France? Allons-nous devoir abandonner l'installation d'un Club Multimédia
gratuit pour les créateurs maliens? Pour qu'un pays sorte de l'isolement
et du sous-développement, encore faut-il que ses responsables en
aient la volonté... |
Nous nous installons dans un hôtel modeste afin de limiter
les "frais divers" de notre budget. Nous recommandons la formule qui consiste
à consacrer plus d'argent à l'action qu'aux déplacements
et cocktails en tous genres; néanmoins nous ne recommandons pas
cet hôtel en particulier! |
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Bon nombre de nos repas sont des pique-niques dans nos chambres
d'hôtels. |
Le moment le plus délicat est celui de la connection de nos
portables sur l'unique ligne de téléphone de l'hôtel.
Nous avons dû palabrer longuement en Français et en Bambara
pour convaincre la direction que nous n'allions pas détraquer la
ligne (qui n'a pas besoin de nous pour celà, d'ailleurs), et que
leur compteur d'unités allait AUSSI fonctionner avec cette machine
qui appelle toute seule le numéro d'AFRIBONE. L'initiation à
Internet du personnel de la réception par J-F Bonnet restera un
moment d'anthologie. Réciproquement, j'imagine que nos interlocuteurs
auraient eu plaisir à voir nos têtes dans une cérémonie
de chasseurs traditionnels. La rencontre des cultures et des techniques
doit d'abord se fonder sur des rapports humains de sympathie, de curiosité
et de confiance. |
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Nous multiplions les contacts pour essayer de débloquer la
situation, et de faire sortir notre matériel de la douane sans avoir
à payer une taxe ou un pot de vin exhorbitant. Nous voici en compagnie
de M. Sada Diarra, ancien Ministre de la Culture, humaniste véritable,
dont l'intégrité, le dévouement et la gentillesse
nous enchantent. |
Jef est reparti sans avoir pu installer notre matériel. Il
a néanmoins formé une documentaliste du Centre Culturel Français
aux bases de Linux, que nous avons choisi comme système d'exploitation
pour nos Clubs. Le CCF de Bamako a récemment construit une salle
multimédia pour des projets voisins des nôtres. Cette salle
étant sous-équipée, c'est tout naturellement que nous
élaborons un accord de partenariat avec le Centre, qui sera dépositaire
de nos machines. |
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Arrivée de Daniel-Jean Primeau, venu de 0° à Montréal
pour connaître les 33° de Bamako. Mais le beau temps pour les
artistes n'est pas forcément du côté que l'on croit. |
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Nous rassemblons les artistes, écrivains
et partenaires intéressés au (futur) Club Multimédia,
pour les tenir informés de la situation, et pour être à
l'écoute de leurs attentes et de leurs suggestions...Même
sans ordinateurs, des échanges passionnants ont lieu ;-) |